Le malade alcoolique et son argent

S'il faut de l'argent pour acheter de l'alcool, le fait de boire côute à l'alcoolique bien plus cher que le prix des bouteilles. Bien sûr, le buveur aisé maintiendra plus longtemps son équilibre financier que le pauvre qui doit amputer un budget vital pour boire, mais au bout du voyage, la note sera la même.

L'alcoolique se désintéresse peu à peu de l'argent en tant que tel; ce n'est plus qu'un moyeun pour assouvir sa soif d'alcool. Pas de gestion ni d'économies destinées à réaliser un projet. L'avenir est à court, très court terme : boire. Quelle que soit la quantité d'argent dont on dispose au départ, il est assez rare qu'elle suffise à la longue. Un jour l'argent vient à manquer; alors se réveille chez l'alcoolique une forme de " gestion de survie ",dont le seul but est de se procurer au jour le jour l'argent nécessaire pour boire.

C'est souvent à ce moment qu'apparaissent les premiers mensonges qui, pour être dus à l'alcool, sont en fait dictés par l'argent. On se rend bien compte que quelque chose ne tourne pas rond, qu'on a " dépassé la dose prescrite ". Jusqu'alors l'argent était gagné, puis géré, dépensé en commun avec son conjoint. Mais ce n'est plus possible; alors on essaye de rogner par-ci par-là, on économise des bouts de chandelles, ect... Mais cet argent, qui pourrait en effet constituer des économies à dépenser plus-tard, ensemble, n'est en fait qu'une sorte de caisse noire personnelle uniquement employée à boire. On se débrouille pour justifier aurpès du conjoint des dépenses d'alcool, évidement de plus en plus mal admises. C'est souvent à ce moment que les rapports se gâtent avec le conjoint, auquel on a pu, jusqu'à maintenant, cacher l'alcool, mais qui commence à se voir à cause justement de l'argent qui disparait.
Il arrive que le conjoint se sépare, de l'autre, non parce qu'il est alcoolique, mais bien à cause de l'argent qui ne rentre plus dans le ménage.